Après un mois au Guatemala nous reprenons la route pour le Mexique, cette fois pour remonter la Riviera Maya et rejoindre Cancun. La boucle sera bouclée. Mais impossible de traverser par le Belize pour rejoindre Bacalar. Si nous décidons d’y passer, nous avons l’obligation d’y rester minimum 3 jours et de loger dans des hôtels hors de prix choisis par le gouvernement pour lutter contre le Covid. Ces conditions sont absurdes et nous repoussent encore plus de l’idée de découvrir ce paradis fiscale singulier de l’Amérique Centrale, royaume du Commonwealth.

Nous nous résignons donc à faire un détour de plus de 7h de route pour contourner le Guatemala, par le Chiapas et rejoindre Bacalar. Un périple de près de 20h qui nous fera arriver  à 2h du matin sans hôtel réservé. Nous finirons par monter la tente en plein centre-ville, dans le parc de la Forteresse San Felipe construite en 1729 pour permettre aux conquistadors de lutter contre les attaques de pirates. Une nuit plutôt agréable puisque, à notre grande surprise, personne ne nous a réveillé le matin et nous avons pu nous réveiller sans urgence.

Nous finirons par trouver un hôtel-camping qui nous propose, dès le lendemain, d’aller gratuitement dans un balneario leur appartenant. Des hamacs, transats, balançoires dans l’eau et un petit restaurant nous permettront de passer 5h au bord de cette lagune tant réputée pour ses 7 nuances de bleu. Anthony profite de l’eau relativement basse et d’une température suffisamment chaude pour pratiquer encore sur Cristel le Wataflow. Intriguées et intéressées par l’approche, deux jeunes allemandes acceptent d’être cobayes à leur tour. Une pratique qui attire forcément la curiosité et facilite la pratique d’Anthony.

Le lendemain nous passons du temps dans deux cénotes. Le premier, celui de Cocalitos, est assez singulière car elle se trouve directement dans la lagune. Un eau turquoise paradisiaque et peu profonde qui devient un gouffre obscur de plusieurs dizaines de mètres. En raison de courant trop dangereux pour s’y rapprocher, nous profitons des hamacs dans l’eau pour se relaxer et nous prenons le temps d’observer les stromatolithes. Il s’agit de formations rocheuses calcaires d’origine biologique (de la vie les constitue) et sédimentaire (plusieurs sédiments sont emprisonnés dans les couches successives). Ce sont les formations biologiques les plus anciennes recensées sur Terre car elles vivent de façon presque stable depuis plus de 3,5 milliard d’années. Rares sont les endroits dans le monde où les observer.

A quelques mètres de là, nous rejoignons ensuite le cenote Azul par un petit sentier recommandé par le taxi, évitant l’entrée payante. Ce cenote est au milieu d’une petite forêt et ressemble fortement à un lac mais dont la profondeur est immédiate. Nous pénétrons dans cette eau enveloppante encerclés par les racines qui s’enfoncent dans ce gouffre infini.

Nous nous dirigeons le lendemain vers Tulum, connu pour son ambiance hippie-chic et touristique. Sa grande rue principale concentre une partie des restaurants et hôtels de la ville, tandis que la plage se situe à 8km du centre. Nous nous surprenons à apprécier l’énergie de la ville et nous décidons d’y rester 6 jours pour se poser et ralentir notre rythme pour préparer la suite de notre voyage.

Nous profitons d’être ici pour aller visiter une plage, celle d’Akumal, connue sur les blogs pour le lien privilégié qu’elle promet avec les tortues marines, actuellement dans leur phase de ponte. En arrivant sur place, nous sommes choqués. Les blogs que nous avions lu datent de plus de 2 ans et le site n’est plus qu’un énorme complexe touristique balisé, délimité qui ne permet de nager librement dans l’eau que sur une faible surface et réserve le reste pour les touristes près à payer 400 pesos (16euros) pour mettre un gilet de sauvetage et nager 10 minutes avec des tortues suivis de prés par leur guide. Même si la raison avancée est la préservation des tortues, par la régulation du nombre de personnes dans l’eau, tout cela ressemble quand même à une énorme usine à fric plus qu’a un centre de préservation des animaux marins. Nous finirons alors à quelques kilomètres de ce lieu, dans une plage délimitée de jungle et de trous dans le sable marquant les zones de ponte des tortues. Nous passerons donc la fin de la journée au soleil, à tenter de trouver quelque coraux vivants pour observer les poissons multicolores et laisser de côté le monde des humains.

C’est révoltant de voir dans cette ville et par extension dans le Yucatan, à quel point cet Etat est l’arrière cour tropicale des USA. Tout est fait pour les américains : les prix sont exorbitants, tout est payant, développé, balisé. Il existe seulement une plage publique sur ce littoral, pourtant énorme. Cette zone d’influence américaine détruit la nature au profit du capital, crée des besoins absolument inutiles, injecte de la drunk-food dans les estomacs des gens de passage et convertie subtilement les mexicains à leur mode de vie. Tout est argent, intérêt. La colonisation moderne se passe de bourreaux, de groupes de pression. L’imitation d’un système jouant sur les désirs les plus bas se passe de structure de pression. Il suffit de donner l’envie d’être comme eux et le tour est joué.

Même révoltés par ce fonctionnement, nous gardons toujours l’espoir d’un lieu, d’une connexion qui nous donnera l’altitude suffisante pour surpasser les constats faits. Et c’est ce qui se passera le soir même en rencontrant Melo, une amie proche de Ben. Elle est très intéressée par le Wataflow et souhaite avoir plus d’informations. Prétexte pour boire des coups et découvrir son mode de vie de digital nomad. Nous sommes rejoint par Clément et Liv, deux français rencontrés à Bacalar et par Robin, un ami à Melo. Nous resterons ainsi attablés pendant 4h à échanger sur la psycho-généalogie, la vie sur la route, le sport… Des discussions qui demandent prolongations : le RDV est donc pris deux jours plus tard pour une soirée tous ensemble.

Si nous sommes à Tulum c’est avant tout pour deux raisons : Anthony sait, par intuition, que c’est ici qu’il va pratiquer au maximum le Wataflow avant de quitter le Mexique et c’est surtout ici que nous devons expérimenter la plongée sous marine en cénote.

Nous avons donc RDV le lendemain avec Dive Tulum  pour rejoindre nos lieux de plongée. Cette fois-ci ce n’est pas en bateau que nous accèderons aux spots mais en 4×4, en cheminant dans la jungle basse. Sans même plonger, nous sommes déjà enchantés de cette singularité. Notre guide est un homme d’une soixantaine d’années, conservé par le soleil et une vie libre dans la nature. Se décrivant comme un pirate, comme beaucoup de personnes ici, vivant en marge de la société pseudo américaine, il plonge depuis plus de 30 ans et possède un lieu de repli dans la jungle pour s’éloigner de la société et se rapprocher de lui-même et de la nature.
C’est tellement réconfortant et passionnant de rencontrer des gens vivant pleinement leur vie sans se soucier des normes, des attentes sociales et suivant leur rêve. Une résonnance avec la vie que nous menons actuellement et connectée à celle à laquelle nous aspirons également : libre, simple, en lien avec la nature et avec la modeste volonté d’accompagner les autres dans leur passion, leur aspiration ou leur difficulté.

C’est Anthony qui commencera à plonger à 30m de profondeur dans un cenote faisant 60 mètre de profondeur. The Pit est une petite cavité de surface mais renfermant un gouffre énorme. La descente se fait à la lampe torche, le temps de contourner des monticules de roches empilées depuis le fond et finir par découvrir les faisceaux lumineux partant de la surface, 30m au dessus de lui, et plonger vers ce qui semble être l’infini. Quelle merveille, quelle chance de découvrir cet univers.

Cristel se joint ensuite à la palanquée pour découvrir Dos Ojos, un cenote peu profond permettant d’avoir un premier vrai contact avec la plongée en grotte. En effet, ce qui distingue une plongée en mer d’une plongée en cénote c’est que dans un réseau sous terrain, nous ne pouvons pas remonter directement à la surface, nous sommes dans des grottes obscures et nous devons rejoindre le point de mise à l’eau pour sortir. Un aspect technique qui décuple la peur mais aussi et surtout l’excitation. Nous suivons donc notre guide, lampe torche en main, sans perdre de vue le fil d’Ariane situé à un mètre en dessous et nous permettant de ne pas se perdre dans ces labyrinthes sous terrains.

L’ambiance est incroyable, nous sommes dans le noir, éclairés seulement pas nos lampes et nous découvrons une grotte aquatique nous révélant ainsi stalactites, stalagmites et quelques vestiges préhistorique (ossements, poterie…). Pendant 40 min nous cheminons ainsi dans ce labyrinthe de roche et d’eau dans un calme indescriptible. Nous sommes moins agités que dans la mer et l’eau douce, pure et sans sédiments, nous permet d’avoir une telle visibilité que nous oublions parfois que nous sommes dans l’eau… Au final nous aurons fait une pénétration de 20 minutes, signifiant que, au bout de la grotte, le seul moyen de retrouver la surface est de faire 20min en sens inverse!!!

Nous sommes émerveillés et nous poursuivons ainsi la journée vers Car Wash, un cenote en bord de route, anciennement utilisé par les chauffeurs de taxi pour laver leur voiture. Une fois les bouteilles sur le dos et avant la mise à l’eau, nous apercevons, assez proche de nous, un alligator à la surface. Notre guide nous invite à aller rapidement à l’eau pour le suivre. Nous savions qu’il était possible d’en voir un dans cette cénote mais nous n’avions pas imaginé pouvoir nager avec lui. Ainsi, sous l’eau, à deux mètres en dessous de lui, nous le suivons tranquillement. Il mesure un peu moins de deux mètres et nous avons conscience de vivre quelque chose d’unique. Il s’arrête sur le bord de la cenote, près de la végétation où se trouve une petite tortue marine. Dans un coup de queue puissant, il disparaît dans l’eau trouble pour chasser la tortue, en vain. Nous poursuivons ainsi notre plongée dans la partie visible de la cenote. C’est un véritable jardin japonais aquatique. Des poissons colorés se baladent tranquillement au milieu des racines de lotus faisant surface, 4 mètres plus haut. L’univers est féerique et nous hallucinons de la beauté de ces fonds. Nous continuons notre route vers la partie sous-terraine de la cenote, dans une grotte ayant servi, il y a quelques dizaines de milliers d’années, de caverne à nos ancêtres. Nous cheminons ainsi pendant 25 min, guidés par nos lampes, dans ce refuge aujourd’hui immergé. La cavité est énorme et nous imaginons la vie qu’il pouvait y avoir ici auparavant. C’est vraiment une chance incroyable de pouvoir vivre ce genre d’expérience et, à mesure que nous avançons, nous savons que nous sommes en train de vivre une de nos plus belles plongées. Le contraste entre la nuit de la caverne et la lumière bleue-verte qui se dégage de l’entrée nous laisse rêveurs et nous enregistrons ces images en nous pour le reste de nos vies.

Nous poursuivons ensuite 5 min dans le jardin aquatique avant de refaire surface et s’exclamer de joie. Nous sommes abasourdis de tant de beauté et pendant que nous retirons nos combinaisons des petites tortues noires et jaunes viennent au bord du ponton et rajouter de la magie à quelque chose de déjà exceptionnel. Nous nous rinçons dans cette eau fraiche et cristalline, conscient que ça sera sans doute la dernière cénote que nous visiterons. L’apothéose finalement.

Avant de reprendre la route, notre pirate nous invite à fumer sa pipe électronique de weed. Anthony accepte et après trois inspirations, se retrouve à cracher comme jamais par dessus la porte de la voiture. Le guide en fait de même et les effets sont instantanés. Nous rentrons, complètement émerveillé et un peu sur un nuage. Nous le questionnons donc sur la consommation de cannabis au volant et il nous explique que les policiers ferment les yeux. La raison est simple et intéressante : les touristes viennent ici pour passer le peu de temps de vacances qu’ils ont, pour se relaxer et se recharger avant de retourner à leur vie. Les excès faisant partie aussi des vacances et des choses permises dans le Yucatan, les policiers les laissent faire, dans la mesure du raisonnable. Sanctionner ce genre de pratique risquerait de faire perdre l’attrait de ce lieu assez marginal et libre de toutes conventions sociales et de lois restrictives. Un paradis donc pour américains stressés et pour les locaux qui vivent ici.

Le jour suivant nous rejoindrons Melo et Robin dans leur hôtel luxueux pour manger un tajine préparé par Zineb et offert en échange d’une session de Waterflow. Zineb est marocaine et est arrivée au Mexique suite à la vision d’une guérisseuse argentine rencontrée au Maroc qui lui a dit  » toi, tu dois partir vivre une retraite spirituelle de 40 jours au Mexique, car tu es, toi aussi, une guérisseuse et tu dois trouver tes réponses là bas. ». Elle ne l’a d’abord pas pris au sérieux et puis, quelques semaines plus tard, la vie lui a offert les moyens financiers de partir, de trouver le courage d’affronter les réactions de sa famille et de franchir le cap. Elle est donc ici, sur la fin de son séjour où elle a pu expérimenter plusieurs approches thérapeutiques et spirituelles et elle comprend aujourd’hui pourquoi elle devait venir ici… Guidée par son destin et sa mission d’âme, elle se nourrie de possibilités nouvelles et révolutionne sa vision de la vie. L’Amérique latine est vraiment une terre mystique. Nous poursuivons la soirée entre français autour de bouteilles de vin et rejoins par Clément et Liv et par Elsa, une ancienne colocataire de Cristel à Toulouse et une amie à elle.

Les jours suivants Anthony partira donner 6 sessions de Waterflow, à Zineb, Melo, Robin et d’autres personnes inspirées par cette thérapie aquatique. L’occasion d’approfondir la pratique et voir concrètement les bienfaits immédiats qu’elle procure. Des visions naissent chez certains, des bilans se font, des peurs se dépassent, dont celle de l’eau pour les deux mexicains traités, assez courante en Amérique latine. L’eau est un élément magique et cette pratique confirme à Anthony sa volonté et son pouvoir d’accompagner les autres dans leur dépassement et développement personnel. Magique encore…

Nous partons finalement rejoindre Cancun pour passer nos derniers jours. Même si nous avons détesté cette ville lors de notre arrivée il y a trois mois, nous devons y retourner pour préparer notre sortie du continent et Anthony a RDV pour finir son projet de recouvrement de tatouage. Nous trouvons donc une maison partagée, équipée d’une belle piscine, où nous vivrons pendant 10 jours en collocation avec des mexicains, un espagnol et un canadien, tous digital nomads.

Anthony passera 4 jours complets avec son tatoueur, rencontré sur Holbox, pour construire la suite de son projet au bras et le recouvrement de son tribal. Il passera finalement 20h sous l’aiguille en trois jours et se fera même tatouer par deux artistes en même temps. La douleur est vive mais l’expérience et les échanges sont incroyables et annihilent la souffrance ressentie.

Une fois cette expérience et ces moments de folie partagés ensemble, nous finirons finalement, non sans mal et sans galère logistique, à prendre nos billets pour sortir du pays. Nous pouvons enfin souffler et profiter de nos derniers moments au Mexique et en Amérique Latine. Quelle ironie de finalement passer près de 2 semaines dans cette ville qui nous avait tant repoussé à notre arrivée. Nous y avons développé une petite vie de quartier, aidés par la localité de notre logement, et y avons découvert plein de restaurants sympas et même des coins de jungle au milieu de la ville, illustrant, bien que tristement, les vestiges d’un temps passé. Anthony recevra un vieil ami d’enfance, de primaire, avec qui il avait eu une relation forte mais que le temps et l’espace avait éloigné. Morgan et sa chérie Mexicaine, Caro, passerons donc 3 jours avec nous dans l’appartement à refaire le monde et partager des moments simples mais riches. Ils sont ici pour monter leur entreprise de toits végétaux dans le nord du Mexique et profite d’un peu de répit pour prendre des vacances dans le Yucatan. Quel bonheur de voir comment les vies évoluent et se rapprochent en temps voulu pour renouer un lien fort, presque comme avant, avec 20 ans d’écart.

Anthony repartira finalement sur Holbox 3 jours pour suivre son tatoueur afin de finaliser pendant 4 heures encore, son tatouage, qui se termine enfin, après 37h de travail entre la Colombie et le Mexique. L’occasion de retrouver les hamacs du Kin Camping et l’ambiance douce de ce lieu. Cristel passera ces derniers jours dans un hôtel au centre de Cancun, le temps de quelques emplettes et de jolis moments de connexion avec les résidents. Nous nous retrouvons pour nos deux derniers jours au Mexique, le temps de passer un moment avec les copains rencontrés entre le Guatemala et le Mexique et prendre le temps de se reposer avant les 38h de voyage qui nous attendent.

Le dernier soir, nous repartons, une fois de plus, sur la place de las Palapas pour y manger une tortas, une crêpe et des churros. L’ambiance familiale est toujours la même, la musique est présente et les enfants continuent leur jeu que eux seuls peuvent vraiment comprendre. Nous sommes assis sur un banc et nous réalisons enfin que cette vision sera notre dernière du Mexique et de ce continent magique et merveilleux.

Les larmes montent et nous réalisons que ce que nous vivions depuis plus d’un an, ce que nous prenions comme normal et naturel, comme notre vie quotidienne, arrive désormais à sa fin. L’Amérique latine aura bercé nos âmes sur 7 pays et a travers des expériences que nous ne pouvions même pas imaginer vivre. 1 an c’est peu et c’est long à la fois. Le temps de s’attacher et se sentir déchiré, le temps de se connecter à une nature sauvage et enchanteresse, de se dépasser personnellement et collectivement, le temps de rencontrer des centaines de personnes qui nous auront inspiré, fait grandir, le temps de trouver en soi les ressources d’une résilience, de trouver une nouvelle médecine et par extension le temps d’approfondir et affiner notre spiritualité, le temps de prendre le temps pour aller vers des choses plus grandes que soi, le temps d’aimer chaque être vivant croisé sur nos routes, le temps de s’émerveiller et celui de se révolter, le temps d’être simplement soi-même, ouvert et tolérant pour rencontrer les autres, le temps de révolutionner nos vies et marquer nos corps, le temps d’être reconnaissant pour la vie et ses merveilles, le temps de penser à nos proches et ressentir un manque, le temps de se sentir suffisamment loin pour ne plus ressentir d’appartenance particulière et se remettre à la route, aux rencontres et au vent, le temps de concevoir que la vie est un cadeau qu’il nous faut honorer et préserver, le temps de se rendre compte que nous avons toutes les clefs en nous pour construire la vie que nous voulons vraiment vivre, le temps simplement de se rendre compte que seul l’amour et la bienveillance peuvent nous permettre de marquer notre passage et laisser des empreinte sur l’éphémère, le temps finalement d’aimer le monde comme il est y d’y trouver sa place.

Encore un dernier regard silencieux sur cette place, sur ces gens, sur ce qui fut notre quotidien, encore une dernière oreille tendue sur cette belle langue, encore une dernière image à embarquer avec soi avant, non sans mal, de retourner à l’hôtel pour notre dernière nuit.

Pour la ultima vez, Hasta luego !

Antho & Cris

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27 septembre 2021 – 19 octobre 2021

Holbox nous aura laissé une telle marque que nous flotteront pendant quelques jours en se rappelant les personnes rencontrées, les moments passés et l’état d’esprit global auquel nous nous sommes connecté. Pour se changer les idées et véritablement découvrir les richesses de ce pays, nous déambulons dans les rues de Vallaloid. Une ville coloniale, des maisons colorées, une chaleur écrasante dans un environnement tropicale. Nous voilà au cœur de la région du Yucatan.

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Après seulement quelques heures de vol, nous sommes accueillis par une chaleur moite plus dense que dans les jungles que nous avons visitées. Nous sommes à Cancun, au Mexique. Réputée pour son côté festif, notamment à l’occasion des Spring Breaks américains, nous avions décidé d’y passer quelques jours pour sonder cette partie là et savoir pourquoi les gens en parlent autant.

La navette nous dépose chez Mercedes qui nous explique vivre là depuis 40 ans, le temps de voir la ville dévorer la forêt en même temps que l’insécurité qui grandissait. « Avant personne ne fermait la porte à clé » explique-t-elle tout en nous montrant comment fonctionne la grille qui sépare sa terrasse du trottoir.

Il est presque minuit et malgré le couvre-feu imposé à 23h dans toute la ville, nous trouvons une rue animée où des camions proposent la spécialité locale : les Tacos. Alors que la viande a pris le goût des tripes, nous demandons une bouteille d’eau mais la seule boisson présente dans les frigos est le coca-cola. Nous constaterons chaque jour au Mexique que l’omniprésence du coca-cola dans ce pays en tête du classement morbide des pays frappés par l’obésité et le diabète n’est pas un mythe. Les Mexicains sont les premiers consommateurs de Coca au monde et représente 40% des ventes de la marque en Amérique Latine. Si l’eau potable est rare dans le pays, une bouteille de coca-cola coute moins cher qu’une bouteille d’eau dans certaine région, stratégie de la marque pour viser les consommateurs les plus pauvres. Une immondice lorsque l’on sait que pour fabriquer un litre de coca, 6 litres d’eau sont nécessaires. Mais ce soir-là, nous nous contenterons d’observer ceux qui récupère leurs tacos sans descendre de la voiture, ceux qui se disputent de façon théâtrale et les mariachis qui passent commande… un doux folklore.

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