Nous laissons derrière nous le lac Atitlan afin de nous rendre à San Jose Calderas, où nous retrouvons notre amie Tine et le guide qui coordonnera notre ascension sur le volcan Acatenengo. C’est chez lui que nous nous restaurerons et que nous passerons la nuit avant d’entamer notre ascension. On nous prévient que la rando ne sera pas facile alors nous tentons de nous y préparer mentalement.

Les premiers kilomètres se font dans des tranchées entourées de champs de maïs et se poursuivent sur de petits sentiers bordés de buissons fuchsias. Dans un décor brumeux et poétique, des arbres libres et solitaires apparaissent un à un dans les prairies clôturées avant de devenir de plus en plus nombreux. Heureux de retrouver ces forêts de nuage aux allures de jungle tropicale, nous nous extasions face aux fougères, aux lianes et aux racines trop prétentieuses pour se cacher sous terre. Nous ne croisons pas grand monde sur notre chemin mais à notre immense surprise nous reconnaissons quelques visages : la famille Mazel ! L’excitation de se retrouver là par hasard est intensifiée par l’expérience qu’ils viennent de vivre et par celle qui nous attend. Ils nous racontent les larmes de joie qui ont coulées alors qu’ils étaient au sommet saisis par la puissance du lieu et fiers de l’effort accompli en famille. Nous les laissons savourer leur descente alors que plusieurs kilomètres nous attendent encore.

A la sortie de la forêt, nous quittons les nuages pour traverser une grande zone où les arbres sont dénudés, probablement ravagés par une tempête… Une zone où seules les fleurs témoignent d’une résilience. C’est dans ce décor post apocalyptique que nous entendons pour la première fois El Volcan de Fuego gronder. Le ciel n’est pas suffisamment dégagé pour que nous puissions le voir, mais il est proche et impossible de l’ignorer… Il manifeste sa présence toutes les 10 à 15 minutes. Si la marche n’a pas été aussi difficile que ce qui nous avait été annoncé, nous sommes soulagés d’atteindre le camp de base qui, situé au-dessus des nombreux camps installés sur l’Acatenengo, nous garantit la meilleure vue sur el Volcan de Fuego. En effet, l’Acatenengo culmine à 3976 mètres d’altitude et nous devons être à 3600 mètres. Nos sacs à peine posés, les nuages se poussent en guise de récompense et nous offrent notre premier spectacle sur le volcan le plus actif d’Amérique centrale. Bien que régulières et rapprochées, ses éruptions de cendres nous surprennent à chaque fois et nous vivons chaque explosion comme un cadeau de plus. Très rapidement la chaleur du soleil laisse place à la grêle. Était-ce une démonstration de force de Mère Nature ? Sans aucun doute et nous savions qu’elle n’en resterait pas là. Réfugiés dans nos tentes, nous nous laissons bercer par le fracas des grêlons qui rebondissent sur la bâche, les menaces du tonnerre et les rugissements du Fuego. El Fuego est un volcan de subduction signifiant qu’une plaque tectonique océanique a buté sur une plaque continentale et a entrainé la première à s’enfoncer sous la seconde. Les frottements et la surpression ainsi créés entraine l’accumulation de magma dans des réservoirs. A la différence du Piton de la Fournaise à La Réunion qui est posé sur un point chaud créant une fusion de la roche de surface et donc des effusions, El Fuego, lui, connait des éruptions explosive depuis 2002 dû à la pression de ses chambres magmatiques.

Nous sommes réveillés, quelques heures plus tard, par l’appel des guides : « ¡mira! ». Nous ouvrons alors la tente en prenant soin de rester emmitouflés dans nos duvets. La tempête s’est arrêtée laissant derrière elle un désordre de couleurs. Le genre de chaos qui vous serre la gorge et rend vos yeux humides. Le soleil une fois endormi, el Fuego, infatigable, crache toujours ses entrailles que nous voyons à présent rouge sang. Installés autour du feu nous vibrons immobiles à chaque éruption. Les quelques mots échangés sont là comme pour nous assurer que tout ça est bien réel.

En murmures, nous faisons la connaissance de nos compagnons d’aventure : une mère et son fils de 14 ans, suisses allemands en voyage depuis plus d’un an eux aussi et un jeune couple d’Indiens vivants aux Etats-Unis et en vacances dans ce pays merveilleux, nourrissant et surprenant. A 21h, nous décidons de profiter que le ciel soit dégagé pour nous approcher du cratère del Fuego. L’indienne, n’ayant pas de chaussures de randonnée, part en sandales et sans frontale alors que la suisse allemande, étant en mauvaise santé, peine à se déplacer, ce qui nous oblige à adopter un rythme très, très lent. La mère fera finalement demi-tour laissant son fils et ses chiens partir avec nous. Nos corps sont fatigués mais l’excitation d’être aussi proches d’une éruption porte nos pas. Alors que 30 mètres nous séparent de notre arrivée, nous sentons le sol trembler avant de voir ce puissant crachat partir dans les airs dans un bruit assourdissant. De quoi donner aux plus fatigués d’entre nous le courage d’accélérer le pas.

C’est ainsi que nous arrivons au point le plus proche autorisé, soit à 300 mètres du cratère. Mais une fois installés face à lui, nous sommes encerclés d’un brouillard épais ne nous laissant rien voir à plus de 20 mètres. Nous sommes à 3400m d’altitude, aucun arbre n’est là pour nous protéger du vent et contrairement à ce qu’on pourrait l’imaginer, même si proche du cratère, il ne fait pas chaud sur un volcan. Alors nous enfilons les couches et attendons en silence que la vue se dégage à nouveau. Au bout de 15 minutes d’attente, l’ado demande à redescendre craignant que ses chiens ne meurent de froid, ce qui étaient peu probable. Le guide lui avait dit de ne pas les emmener et voilà qu’il veut interrompre le moment que nous attendions tous. De toutes façons la visibilité rendrait la redescente trop dangereuse. La tension est palpable et nous supplions mentalement les nuages de s’en aller, nargués par les vibrations fracassantes des éruptions. Une heure plus tard, forcés par les caprices de l’ado, nous redescendons de quelques mètres partagés entre espoir et résignation. Alors que cette dernière l’emporte et que nous sommes sur le point d’entamer la redescente, nous sommes surpris par le feu qui jaillit sous nos yeux. Les nuages nous laissent du répit et nous avons alors la certitude que la Pachamama joue avec nous. Emus par ce don, nous nous laissons aspirer par ce spectacle où l’improvisation est maître. Pour le bouquet final, elle nous propose une composition originale où le magma transperce les nuages dans un jeu de résonnance et de transparence. Le cœur débordant de gratitude, on s’incline.

Il est 2h du matin lorsque nous rentrons au camp de base, exténués. Nous restons un peu autour des braises chaudes, face à ce cratère en feu à présent totalement découvert… Durant nos quelques heures de sommeil, tel un réflexe ou une addiction, nous sortons nos têtes de la tente dès que retentit une grande explosion. A 5h du matin, impossible de rester enfermés alors que l’aurore offre de nouvelles lumières sur l’horizon. Nous découvrons un territoire stupéfiant où se dégage l’océan, des villes, des déserts et des rivières, des montagnes et des plaines et un nombre extraordinaire de volcans aux formes parfaites.

A notre gauche, l’imposant Volcan de Agua, plus petit de 3 mètres que son voisin El Fuego et inactif depuis plus de 10 000 ans. Son nom vient d’une violente coulée de boue provenant de son sommet qui a totalement décimer la 1ère capitale du Guatemala établit par les conquistadors au XVIe sièc9le, qui fut ensuite déplacée à Antigua, puis à Guatemala City. Nous visualisons le chemin parcouru durant la nuit et réalisons à quel point nous étions proche des explosions. Emus tous les trois d’avoir partagés cette expérience unique, nous jetons nos derniers regards sur ces nuages de fumée avant de redescendre sous un ciel parfaitement bleu.

Ressourcés par l’énergie du volcan et épuisés par l’effort et la nuit quasi blanche, nous arrivons dans un petit hôtel du centre-ville d’Antigua. Une fois de plus, avec une grande surprise, nous découvrons que nos voisins de chambre sont Manuela, David, Alex et Léo ! La famille Mazel est un bel exemple qu’il est non seulement possible de voyager avec des enfants mais aussi que le voyage est si bénéfique pour eux ! Nous les avions rencontrés aux premiers jours de leur périple, à Holbox, et à présent, un mois plus tard, nous constatons déjà une transformation dans l’assurance, l’éveil, la curiosité, les savoirs, l’autonomie… Le pouvoir du voyage est incroyable!

Nous passons ainsi 3 jours à Antigua à apprendre à les connaitre davantage et à découvrir cette petite ville coloniale. Nous reconnaissons sa structure qui, comme beaucoup de villes coloniales d’Amérique latine, est dite hippodamienne ; elle est constituée de rues qui se croisent en angle droit autour d’une place centrale arborée et très vivante. Les habitations sont basses et colorées et les édifices sont élégants. Nous croisons quelques ruines de charme témoignant des tremblements de terre de 1773. Une ville unique qui laisse apercevoir depuis ses rues pavées, l’intarissable Volcan de Feu, qui, moins d’une semaine après notre ascension, générera une éruption provoquant une coulée de lave de 6km… La plus forte depuis 2018 qui avait fait 215 morts et autant de blessés.

Nous quittons ce territoire vibrant en colectivo pour nous rendre à Lanquin… Un long trajet où nous passons par l’immense et peu attrayante Guatemala City puis par ces décors verts et sauvages. Lanquin n’est qu’à 380m d’altitude et a pourtant des airs de montagnes avec ses routes sinueuses et ses dénivelés. Un tuktuk nous dépose à Vista Verde, un de ces hôtels du coin qui semble avoir privatisé une colline entière pour y poser sa piscine et quelques cabanes.

Entourés d’une nature abondante nous profitons de ces espaces pour nous ressourcer et avancer sur nos projets en nous délectant de quelques burritos végétariens. Nous faisons la rencontre de Melissa, la gérante de l’hôtel. Melissa fait partie de ces personnes que l’on aurait aimé interviewer mais que nous avons finalement gardé pour nous, pour nos souvenirs. Cette femme est l’incarnation du mot Amour, de la simplicité et de la persévérance. Elle nous raconte comment, vendeuse de légumes dans la rue, elle a appris l’anglais puis s’est convertie dans le tourisme. Elle nous parle de son désir d’apprendre à présent le néerlandais et l’hébreux. Elle parle de sa foi en Jésus et de son crucifie accroché au-dessus de nos têtes qui la protège et protège cet établissement qui a connu un évènement qui aurait pu être tragique. Il y a un et demi, la foudre s’est abattue sur l’hôtel créant un incendie destructeur. Par chance ou par miracle, nous étions au début de la pandémie et, l’hôtel ayant fermé ses portes, personne n’était présent. Melissa nous parle avec émotion d’une amie qu’elle a rencontré ici il y a peu, et nous montre fièrement un collier qu’elle lui a offert. Nous réalisons alors qu’il s’agit de Manuela ! Nous sommes émus en pensant à la beauté des rencontres et de l’impact que l’on peut avoir sur les gens, même si l’on n’est que de passage…

Si nous sommes à Lanquin c’est avant tout pour nous rendre dans l’aire protégée de Semuc Champey, qui signifie en maya « là où la rivière se cache » … Nous nous hâtons de descendre de l’arrière du pick-up pour devancer les quelques autres touristes et nous empruntons le sentier aménagé qui traverse une épaisse forêt subtropicale pour atteindre le mirador. Nous avions peur que le ciel gris empêche la magie d’opérer mais c’est avec grande émotion que nous découvrons cette vue digne d’un conte de fée : entre une falaise mangée par une végétation luxuriante et la jungle, se dégage une série de piscines naturelles turquoises. Alimentés par la rivière Cahabon, ces bassins ruissellent sur 350m sur une pierre riche en calcaire leur donnant cette couleur extraordinaire.

Avant de redescendre les 700m qui nous séparent de cette eau, nous prenons le temps de nous imprégner de cette forêt humide et luxuriante. Après quelques instants en silence, nous voyons au-dessus de nos têtes s’approcher nos amis les singes-hurleurs. Aucunement perturbés par notre présence, ils sautent de branche en branche, font une sieste et vont même jusqu’à copuler. Nous avons alors la sensation de vivre un documentaire animalier, en pleine immersion. Arrivés au niveau du premier bassin nous sommes d’abord surpris par le peu de personnes présentes. Alors qu’avant le COVID chaque piscine naturelle comptait minimum 100 baigneurs, nous devons être 10 maximum par bassin. De quoi profiter de cette eau à 25°C qui ne manquent pas de coins pour se caler. Nous restons un moment assis, les pieds dans l’eau, laissant les petits poissons se délecter de nos peaux mortes. Une petite cascade sépare chaque piscine permettant aux plus aventureux de sauter de l’une à l’autre ou de se laisser glisser. Un lieu enchanté dont nous nous nourrissons avec les yeux durant des heures, et que seule une pluie torrentielle nous forcera de quitter.  

Après deux colectivos et un tuktuk, nous voilà arrivés sur l’île de Flores au milieu du 3ème plus grand lac du pays, le lac de Peten Itza. Si les indigènes l’appelaient « Noj Peten », soit « Grande Ile », nous nous rendons compte, dès notre première visite, que nous pouvons en faire le tour très rapidement. Pittoresque et colorée, elle est truffée de petits hôtels et restaurants de charme, comme le fameux hôtel Los Amigos où nous dégustons de délicieux plats et cocktails dans un décor unique. Une petite barque nous dépose à San Miguel où nous trouvons une jolie plage où l’eau du lac est étonnamment chaude. Un petit sentier dans une forêt bien gardée par des singes-hurleurs qui n’hésitent pas à nous pisser dessus pour nous effrayer et marquer leur territoire, nous mène à un petit mirador perché dans un arbre qui nous donne une vue à 360° sur le lac et notre île de Flores. Une fois de plus, c’est une pluie tropicale qui s’abat sur nous sur le chemin du retour alors que la nuit tombe dans la forêt.

A 60km de là, se trouve une cité perdue dans une jungle de 570km², Tikal. A peine le pied posé sur le chemin balisé et voilà qu’un…deux…trois toucans nous passent devant alors que les agoutis grignotent sur le bord. La jungle nous impressionne, comme toujours, et nous découvrons, non sans exclamation, l’arbre emblématique du Guatemala ; le Ceiba, un colosse de plus de 40m de haut. C’est l’arbre le plus grand que nous pouvons trouver dans la région qui fut occupée par les Mayas. Il symbolisait pour eux l’axe du monde et fournissait une voie de passage aux esprits des morts qui pouvaient l’emprunter pour monter du niveau inférieur aux divers niveaux célestes.

Après plusieurs minutes de marche dans la jungle, nous arrivons à la Grande Place, composée de temples et d’acropoles majestueux et mesurant plus de 50m de haut. Tikal est un de ces lieux où la magie opère immédiatement ; le monumentalisme des lieux, le mystère qui entoure les édifices et la nature qui nous encercle produit en nous une impression souveraine de calme et d’humilité. Comme a dit Lloyd Stephens en 1839, après avoir découvert les premiers temples cachés depuis plus de 1000 ans : « Aucune parole ne saurait rendre l’impression des monuments dressés dans les profondeurs de la forêt vierge tropicale, silencieux et solennels, d’une composition étrange, d’une excellence sculpturale, riches en ornements, distincts de l’œuvre de n’importe quel autre peuple, dont les usages, les buts et l’histoire sont complètement inconnus, parsemés d’inscriptions, qui expliquent tout, mais sont parfaitement inintelligibles ».

Tikal ou Ti Ak’al, qui signifie trou d’eau, est en effet un des plus grands sites archéologiques et centres urbains de la civilisation maya. Après des moments méditatifs à observer cette place de plus de 200m de long et découvrir des stèles représentant les figures du pouvoir du lieu, nous arpentons la jungle pour nous rendre au temple numéro 4, le plus haut du site et aussi la plus haute pyramide de l’époque précolombienne des Amériques. D’en haut, nous pouvons admirer l’étendue de cette jungle sauvage et découvrir, ici et là, le sommet de quelques temples-pyramides qui dépassent de cette immensité verte. Une véritable merveille.

Le long de cette journée, sans doute notre dernière dans la jungle avant de quitter l’Amérique latine, nous avons pu rencontrer des coatis, un renard gris, des singes araignées et autres animaux qui ont su serrer nos cœurs durant toute cette année parsemée de moments incroyables dans des forets primaires. Et comme pour nous dire adieu, où plutôt à bientôt, à la sortie du site, des dizaines de toucans viennent voler autour de nous…

C’est ainsi profondément émus, émerveillés et enrichis culturellement que nous quittons l’île de Flores et donc le Guatemala pour nous rendre à nouveau au Mexique afin d’organiser la fin de notre séjour de plus d’un an en Amérique latine. Dans le colectivo, nous ferons la connaissance de Marion et Arnaud, un couple de voyageur français inspirant qui nous permettra de passer les 6h de route sans remarquer le temps qui passe. Le cœur est lourd mais rempli de gratitude, de reconnaissance et de doux souvenirs, naturels comme humains. Merci…

Hasta luego !

Antho & Cris

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 15 septembre 2021 -26 septembre 2021

La Mesia. Notre première frontière terrestre traversée depuis le début de notre périple. Nous aurions aimé en traverser davantage mais le COVID ayant fermé la plupart des frontières terrestres nous avons été contraints de privilégier les voies aériennes. De sa rue principale, notre première ville guatémaltèque ressemble surtout à un grand marché où seuls les tuk-tuks circulent. A peine munis de Quetzales, nous en chopons un pour rejoindre la gare routière à quelques mètres de là… le temps d’observer cette nouvelle monnaie qui porte le même nom que l’oiseau symbole national du Guatemala. Les longues plumes turquoise de sa queue étaient en fait utilisés par les mayas comme monnaie ! Finalement, on nous arrête en plein milieu de la route pour nous faire monter dans un immense bus bariolé. C’est ce qu’on appelle en Amérique centrale, un Chicken Bus. Il s’agit en réalité d’anciens autobus scolaires nord-américains quelques peu améliorés : couleurs vives, klaxons aux mélodies exubérantes, leds, sono, stickers, statuts de Jésus et autres grigris. On les appellerait ainsi en raison des nombreux animaux que les passagers transporteraient dans ces bus… En ce qui nous concerne, nous n’avons pas vu à proprement parlé d’animaux mais nous avions davantage l’impression d’être nous-mêmes du bétail transporté. Le bus surchargé persiste à s’arrêter prendre de nouveaux passagers alors qu’il roule de plus en plus vite, n’hésitant pas à doubler dans les virages. Nous comprenons à présent pourquoi la protection divine est primordiale. Mais d’autres bus ne devaient pas avoir les amulettes nécessaires car au bout de plusieurs heures de route, nous nous retrouvons bloqués face à un accident qui vient tout juste de se produire entre un camion et un chicken bus. Les passagers sortent un à un de ce dernier, ensanglantés, alors que le chauffeur du camion semble être coincé dans son véhicule. Nous sommes tout de suite rassurés, il n’y a pas de mort, « juste » des blessés légers et des traumatisés. A l’arrivée des premiers secours, le chauffeur du camion trouve finalement le moyen de s’extraire avant de prendre la fuite en boitant. Personne ne le rattrape et nous quittons cette scène étrange pour rejoindre un autre itinéraire quelque peu bancal. Nous traversons alors des zones d’éboulements non sécurisées avant de passer une nuit-étape à Quetzaltenango.

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